La présence est amour !

Il y a 21 ans disparaissait Barbara. Mais comment se fait-il que, après les longs mois d’hommages rendus un peu partout l’an dernier, notamment à la Philharmonie de Paris par la très belle exposition réalisée par la petite-fille du photographe Robert Doisneau, Clémentine Deroudille, je reçoive, aujourd’hui encore, nombre de messages rappelant cet anniversaire? Qu’avait donc cette femme pour être toujours présente à ceux qui l’ont aimée?

Je crois que la réponse est simple: Barbara leur est toujours présente parce qu’elle leur fut vraiment présente!

L’incandescence de la présence ou rien!

Elle leur fut présente de telle manière qu’elle ne supportait pas d’être avec eux, sans y être vraiment. Elle avait une telle crainte de ce qu’elle appelait une «fonctionnarisation» de son métier, où elle ferait toujours les mêmes concerts, dans les mêmes salles, aux mêmes dates, qu’elle disparaissait à chaque fois, que se perdait l’état de grâce qui accompagnait ses apparitions ! Caprice de star? Non pas! Mais une exigence jamais démentie: l’incandescence de la présence ou rien! Vibration de présence sur fond d’absence.

Elle nous a tellement habitués à ce registre «de son vivant», elle nous a tellement réchauffée à la flamme de cette présence vraie, que, maintenant qu’elle est partie, en demeure encore le rayonnement…

Je crois que tous nos absents nous sont encore présents, à la mesure même de la présence qui fut la leur, lorsqu’ils étaient en vie.

Une présence authentique ne se réduit paradoxalement pas au seul moment où elle se manifeste: elle est inoubliable! Ainsi la méditation qui n’est autre qu’une école de la présence, est, pour cela même, œuvre d’amour. Tous les êtres qui furent vraiment présents à leur vie, à leurs liens avec les autres, nous demeurent. C’est pourquoi, en ce 24 novembre 2018, 21 ans après que Barbara nous a quittés, et malgré toutes les festivités organisées pour l’anniversaire des 20 ans de sa mort, l’an dernier, et dont on aurait pu craindre qu’elles mettent un terme à la fidélité de la mémoire, elle habite toujours le cœur de ceux qui l’ont aimée.

Danielle a consacré son dernier livre à Barbara : «J’aurai vécu d’avoir aimé», Barbara, interprète de Rainer Maria Rilke. Elle était venue le présenter à l’Association Serenissance en novembre 2017 (la vidéo est encore disponible sur la chaîne YouTube de l’Association Serenissance).