Poésie et méditation, des actes subversifs ?

Je pense souvent à cette phrase de Marina Tsvetaeva :

« La poésie, partant de la Terre – c’est le premier millimètre d’air au-dessus d’elle ».

Il est question dans la poésie comme dans la méditation de respiration. Cela ne veut pas dire que le monde serait irrespirable et qu’il faudrait se réfugier dans la poésie ou la méditation comme dans un havre de paix séparé de la réalité, mais que peut-être par la poésie ou la méditation on pourrait découvrir un autre rapport au monde.
Aujourd’hui j’ai l’impression d’avoir fait mille choses. Ma journée a été une suite d’événements qui se sont succédés de façon continue. Le temps était compté à la minute. Réunions, trajet en voiture, rendez-vous, gare,TGV… Tous les événements de la journée se sont enchainés ainsi.
Rentré chez moi, je m’assois sur le coussin et enfin je respire. Je redécouvre comme un enfant la joie d’inspirer, d’expirer, la joie d’être et je vois du même coup par contraste le speed dans lequel j’étais tout au long de la journée et auquel je m’étais presque habitué.
Nous sommes tous pris par moments dans cette spirale de la suractivité et nous ne voyons souvent aucune issue. Ma fille au lycée est submergée de devoirs. Elle n’a plus de week-ends. Elle n’a plus de vacances. Elle a l’impression qu’on lui vole son temps, sa jeunesse. Que faire ? Que lui conseiller ?
Alors je pense à la petite phrase de Marina Tsvetaeva. La poésie comme la méditation sont des actes subversifs dans notre monde affairé. Elles sont l’une comme l’autre le premier millimètre d’air au-dessus de la terre. On peut y respirer. Par elles il est possible de retrouver le contact avec la vie, la joie et l’esprit d’enfance.