Se laver dans la rivière

«Quand on a mission d’éveiller, on commence par faire sa toilette dans la rivière. Le premier enchantement comme le premier saisissement sont pour soi.» René Char

Cette phrase de René Char dit quelque chose du geste de la méditation.

S’assoir,n’est-ce pas apprendre à retrouver cet émerveillement premier, celui qui précède toute préconception ou tout jugement ?
Il y a quelque chose de l’ordre de la purification dans cette pratique – comme dans la toilette dans larivière – non pas entendue commepurification d’une faute quelconque, mais plutôt d’une habitude si ancrée derecouvrir la réalité de multiples couches qui en cachent la saveur originaire.
Si ce premier saisissement doit bien être pour soi, c’est qu’il y a à déciller d’abord ses propres yeux pour ensuite entrer en rapport avec le monde avec un œil neuf. N’est-ce pas si étonnant de découvrir en soi des émotions, des tonalités, encore jamais éprouvées alors que l’on pense souvent si bien se connaître ?

La magie de la pratique c’est aussi ne pas avoir pas peur d’entrer en rapport avec l’inconnu en soi.