Dans le tramway

Une Rom passe avec un gobelet en carton qu’elle tend aux voyageurs en montrant une main gauche estropiée. Elle n’attend pas, elle fait le tour du tram et revient le temps que j’aie sorti quelques pièces de mon porte-monnaie. Je les laisse tomber dans le gobelet en la regardant. Visage sans âge, yeux vides. Elle retourne à ses petites affaires. Je la regarde partir, et la tristesse m’envahit. Est-ce la tristesse de la voir si pauvre ? Oui, peut-être, mais c’est plus que cela. C’est la tristesse qu’aucun lien n’ait été possible.